Fenêtre sur une séance individuelle à partir de la Sclérose en plaque à télécharger en bas de cette page - octobre 2023
Maladie de Parkinson
A. est malade depuis plusieurs années. Refuse la médication. Accepte un séjour en service spécialisé. En revient avec ce témoignage : « la kiné m’a fait mal en voulant déplier mes doigts. »
Le travail avec A. est très varié, selon ses besoins du moment. Parfois c’est redonner de la présence au squelette pour qu’elle trouve un support interne, en dessous du muscle. Parfois c’est soutenir le déploiement de ses membres avec un toucher doux au travers duquel j’écoute les tremblements et la respiration des membranes. Ensemble, on arrive à trouver la direction dans laquelle le bras veut - peut se déplier. D’autre fois nous mettons l’accent sur la possibilité de porter sa main à sa bouche car l’autonomie diminue aussi de ce côté là. Il y a aussi un espace de paroles où A. peut aborder les profondeurs auxquelles la situation la confronte, des considérations symboliques et émotionnelle qui s’inscrivent immédiatement en dialogue avec le corps-matière qui est le média de nos rencontres.
Maladie de Lyme
« Avant, je devais arrêter la bande toutes les trente secondes pour comprendre. Maintenant, j'intègre ce que dit le mec et en plus je peux continuer de penser par moi-même tout en laissant filer le doc ! »
S, subit la maladie de Lyme depuis 6 ans. Il traverse des phases de violence incontrôlée, des maux de tête suraigüs. Il a perdu l'usage de ses jambes. La mémoire immédiate lui fait défaut, il oublie les prénoms, ne suit pas le fil d'une conversation. Il parle lentement et se répète. Les examens par IRM témoignent que les bactéries ne se développent plus et que le cerveau se trouve à une étape de reconstuction. C'est là que j'interviens.
Au début, le moindre mouvement de tête provoque des vertiges, il est avachi dans son fauteuil, souffre de troubles urinaires, de spasticité.
Au bout de quelques séances, les vertiges et les nausées disparaîssent. Il peut à nouveau faire des trajets en voitures. Il est plus à l'aise pour se déplacer seul, se pencher vers le sol et atteindre des objets en hauteur. Ses proches affirment qu'il est moins agressif. Récupèrant sa capacité à entretenir une conversation cohérente, son débit de parole redevient normal. Il peut lire à nouveau et regarder des documentaires vidéo.
S. n'a aucune autre prise en charge. Quant au travail de réorganisation somatique que nous faisons ensemble, son neurologue dit « Ce n'est pas mon église, mais si ça vous fait du bien... ». Je lui réponds ici que l'approche du mouvement conscient n'est pas l'objet d'un culte, mais bien l'espace d'un apprentissage progressif et fondamentale pour trouver l'équilibre dans la vie.
Sclérose en plaque
H. à 55 ans. Il revient d’une longue traversée dans la maladie. Il marche avec grande précaution, présente des vertiges et des migraines ophtalmiques.
Je le soutient dans l’éveil du regard coordonné avec des micros mouvements de la têtes. d’abord assis puis dans la marche.
« Ce que tu fais devrait plaire à mon neurologue, c’est exactement ce qu’il attend de moi mais lui ne me donne aucune piste pour y arriver ! »